28 juin 2014

Parution du numéro 3 de La Tulipe Rouge














Le n° 3 (juin 2014) de la publication d'Ensemble! Saint-Denis, La Tulipe Rouge est sorti (voir le message précédent pour l'édito)

Aubervilliers: Les marchands de sommeil tuent

Deux morts et des dizaines de blesséEs dans l’incendie d’un immeuble à Aubervilliers. Une fois de plus, ce sont des pauvres, des immigrés qui subissent une «double peine  » insuportable: 1) en se faisant racketter sous la forme de loyers scandaleux pour des logements insalubres, 2) en subissant les conséquences dramatiques du non-entretien de l’immeuble par les propriétaires. Dans l’immédiat, il faut obtenir de la préfecture des solutions de relogement pour tous. Il faut également continuer à lutter de façon unitaire et déterminée contre l’habitat indigne et les propriétaires voyous.

Dette publique : Ce n’est pas au peuple de payer la crise des capitalistes

Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique vient de rendre son rapport. Constat : 59% de la dette de la France provient de cadeaux fiscaux en faveur du patronat et des couches aisées de la population et de taux d’intérêts excessifs pratiqués par les banques envers l’Etat. 

Ce ne sont pas les dépenses publiques qui sont en cause: leur part a baissé dans le PIB qui mesure la richesse du pays. Et les recettes ont également baissé. Si l’Etat n’avait pas emprunté auprès des marchés financiers à des taux exorbitants et s’il n’avait pas multiplié les cadeaux fiscaux au patronat, le niveau de la dette serait beaucoup plus bas.

Bref, la dette est illégitime. Il ne faut pas la payer. Et commencer par geler les intérêts de la dette, 50 milliards d’euros. C’est justement le montant du nouveau plan de baisse des dépenses publiques présenté par M. Valls qui s’ajoute au pacte de stabilité investissements publics, sur la protection sociale. Ce que nous voulons: un audit citoyen, la levée du secret sur tous les détenteurs de la dette, un moratoire sur les intérêts de la dette.


Lutte des intermittents: Non à l’agrément de l’accord UNEDIC!

Jouer ce soir? Ne pas jouer ce soir? Annuler? Je suis une artiste, une artisane du spectacle, je connais la précarité. Je choisis des projets qui contribuent à faire toujours du spectacle vivant le vecteur de mes convictions, espérances et rêves profonds. «Notre» gouvernement dit «socialiste» veut ignorer, étouffer, écraser la lutte des intermittents. Suite à l’annulation du Festival d’Avignon en 2003 et d’autres festivals, un comité de suivi avait été mis en place. Des propositions de modifications et d’améliorations du régime intermittent avaient été faites, permettant de réintégrer les plus fragiles et de faire des économies au système d’indemnisation. Monsieur Rebsamen lui-même, alors dans l’opposition, soutenait le mouvement. Il était allé jusqu’à promettre qu’une fois entré au gouvernement, il mettrait en place ces nouvelles mesures.

Qu’en est-il aujourd’hui? Le 22 mars dernier, après une centaine d’heures d’occupation notamment du carreau du Temple par les intermittents, encerclés et malmenés, gazés par les CRS, les négociations ont duré un quart d’heure, en catimini dans les locaux du MEDEF, sans tenir compte des propositions des syndicats. L’accord signé concerne notamment un délai de carences allongé, ce qui pénalise grandement les plus précaires, qui devront attendre jusqu’à 40 jours pour être indemnisés! Quant à la proposition d’un retour au calcul des cachets sur douze mois et non sur dix comme actuellement, elle n’a même pas été examinée. Et on nous envoie un médiateur, pour tenter de rétablir le dialogue, qui nous explique la décision du gouvernement! Où est le dialogue?

Comment croire encore les Politiques, ne pas en être dégoûtés? Ils ont créé de faux espoirs. Ils signent l’agrément qu’ils refusaient jusqu’à présent, faisant le choix de précariser encore davantage. Pour qui se prennent-ils? Pour qui nous prennent-ils? Ils veulent nous donner le tournis jusqu’à nous rendre fous. Mais nous restons unis, même dans nos différences, la tête bien accrochée. Le mouvement des intermittents prend une réelle ampleur, et les médias commencent à le relayer. Les festivals s’annulent les uns après les autres, bientôt le Festival d’Avignon avec Olivier Py à sa tête qui a pris la courageuse décision d’annuler le Festival du IN si l’agrément est signé. 

Imaginez quel cas de conscience aujourd’hui, quelle responsabilité pour les directeurs de théâtres, de festivals, de compagnies, de projets, de prendre la décision d’annuler ou non le spectacle programmé. Ethiquement, financièrement. La poursuite de la grève est votée toutes les 48h, autant dire au jour le jour. Les débats fusent, les prises de paroles sont multiples. Tout cela nous rend forts. Nous en avons assez d’être ignorés, mis à mal, et par dessus tout traités d’égoïstes qui tiennent à conserver leurs «sacro-saints» droits. Notre combat est celui de tous les précaires, les intérimaires, les «sans». 

Aidons-nous à donner toujours plus de sens à notre lutte... Qu’elle continue, c’est indispensable. Battons-nous ensemble pour un monde du travail plus humain, pour pouvoir continuer à proposer une offre culturelle d’exception… C’est autour de ce combat que nous voulons rassembler toutes celles et ceux qui veulent croire que le pouvoir est du côté du peuple et pas de la poignée dirigeante. Il faut continuer de dire ce que nous attendons d’un gouvernement de gauche. Et pas que sur les réseaux sociaux… dans la rue !

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