9 janvier 2014

Dieudonné, un provocateur d'extrême-droite

Communiqué d'ENSEMBLE

Dieudonné, un provocateur d'extrême-droite
Ex-humoriste, Dieudonné évolue désormais au cœur de toute une nébuleuse d'extrême-droite.
Tous les spectacles de Dieudonné sont des attaques violentes contre les Juifs, sous couvert d’un antisionisme qui n’est pour lui qu’un prétexte à ses délires. Il a donné la parole à Robert Faurisson, révisionniste patenté et on a vu tout récemment qu’il regrettait le temps des chambres à gaz pour le journaliste Patrick Cohen. Il fait une promotion systématique du  geste antisémite de la « quenelle », inspiré du salut nazi.
Dans ses vœux, il va jusqu'à dire : « Je n'ai pas à choisir entre les juifs et les nazis. Je suis neutre dans cette affaire. Je suis né en 1966. C'est passé ! Qui a provoqué qui ? Qui a volé qui ? J'ai ma petite idée ..."
Il a clairement un projet politique d'extrême-droite, comme le montrent ses liens avec le Front national et toute une  mouvance d'extrême-droite, qui imprègne ses expressions et ses écrits. (...) Lire la suite ici

Communiqué de la campagne BDS France sur Dieudonné et Valls 
Depuis sa naissance, le mouvement BDS condamne toute forme de racisme et notamment l’idéologie et les agissements de la « dieudosphère » (Dieudonné, Soral et leurs divers amis), qui se compose de gens ouvertement racistes, antisémites, pour qui le monde est dominé par un « complot juif » qui serait coupable de tous les maux dont sont victimes les peuples, et en particulier le peuple de France.
Ces gens font partie de l’extrême droite, notamment l’extrême droite lepéniste. Contrairement à ce qu'ils prétendent, ils n’ont jamais agi en faveur de la cause du peuple palestinien, ne faisant qu'instrumentaliser celle-ci pour servir leurs délires complotistes. Leurs positions sont incompatibles avec les valeurs de la campagne BDS.

Dieudonné, l'imposteur raciste, n'est pas l'ami du peuple palestinien, par l'AFPS (Association France Palestine Solidarité)

CAPJPO-EuroPalestine
La quenelle, censée être au départ un geste vulgaire de défi contre le système, se retrouve maintenant faite par Alain Soral ou ses fans devant des plaques de déportés et autres cibles juives, qui n’ont rien à voir avec Israël et sa politique. Certains se permettent même de faire figurer sur ces photos un drapeau palestinien, dévoyant de la sorte une digne lutte de libération pour tenter de la présenter comme une haine anti-juive. Celles ou ceux qui se poseraient la question, doivent savoir que le racisme de Soral contre les Juifs n’a d’égal que celui qu’il nourrit à l’encontre des Arabes, des Noirs et de l’Islam. (...)

"Dieudonné est l'héritier de deux antisémitismes et cache cet antisémitisme derrière un antisionisme". Entretien de l'historien Jean-Paul Gautier paru dans L'Anticapitaliste du 09/01/2014

Affaire Dieudonné:  une difficile pédagogie, par Denis Sieffert
(...) Une partie du public de Dieudonné exprime un sentiment d’impuissance devant ces contradictions. Impuissance sur la question palestinienne, qui reste tellement sensible dans notre pays. Impuissance et colère quand on voit notre président de la République festoyer avec son « ami Benjamin » Nétanyahou, bien au-delà des obligations de la realpolitik ; impuissance sur la question religieuse lorsqu’on remet sans cesse sur le devant de l’actualité cette affaire de voile pour multiplier des interdits qui sont autant de stigmatisations. Impuissance démocratique, tout simplement, quand on pense que tous les partis de gouvernement font la même politique, que les promesses de campagne ne sont plus que galéjades, et que le chômage est votre seul horizon. Veillons donc, nous aussi, à ne pas mener ce combat contre l’antisémitisme avec de mauvais alliés. Et gardons-nous d’oublier que le principal racisme qui ronge notre société, c’est de loin l’islamophobie (je ne sais jamais si le mot est le bon, mais on se comprend…). C’est pour toutes ces raisons que l’affaire pose beaucoup plus de questions qu’il y paraît. Quant à Dieudonné, qu’il aille au diable !


Commentaire, par CF: 'Anti-système, quel système ?'

Dieudonné et beaucoup de ses défenseurs se disent des 'anti-système' et non des 'antisémites'. 

Nous ne perdrons pas notre temps à expliquer que le prétendu 'humoriste' est effectivement un antisémite. Quand on évoque les chambres à gaz à propos d'un journaliste s'appelant Cohen le propos est clair et sans ambiguïté. 

Mais arrêtons-nous un peu sur l'idée qu'ils sont des 'anti-système'. De quel système s'agit-il ? Comment fonctionne-t-il et dans les intérêts de qui ?

Dieudonné et ses acolytes ne sont clairement pas des anticapitalistes, comme témoignent entre autres les révélations sur le recyclage des profits de son activité professionnelle et l'évasion, ou la fraude, fiscale via des entreprises dirigées par des membres de sa famille en Afrique. Ils n'ont rien à dire au sujet des licenciements, de la précarité, de l'augmentation de la TVA ou du 'tournant' ouvertement libéral du gouvernement, des menaces pour l'environnement ou de la crise du logement.

En réalité, pour les dirigeants du mouvement dieudonniste, la posture 'anti-système' n'est ni plus ni moins que cela ... une posture. Celle-ci n'est pas sans rappeler à la fois la stratégie actuelle du Front National sous Marine Le Pen et celle des Nazis avant leur arrivée au pouvoir. Eux aussi se disaient - et se disent - contre la 'classe politique' et les élites, notamment intellectuelles et journalistiques. Ils prétendaient - et prétendent - représenter le citoyen lambda contre les 'tout-puissants'. 

Mais signe qui ne trompe pas, quand ils dénoncent des banquiers, des capitalistes, des politiques ou des journalistes, ceux ou celles qu'ils nomment sont pratiquement toujours des juifs (ou des personnes supposées l'être). 

Se poser en opposants du 'système' est donc loin d'être incompatible avec l'antisémitisme. Aujourd'hui, dans leur délire complotiste, de nombreux sympathisants de Dieudonné pensent - ou font semblant de penser - que le 'système' est effectivement contrôlé par le 'lobby juif'. C'est une idée sans aucun fondement, qui doit être combattue, sans faire la moindre concession aux défenseurs de l’Etat d'Israël ou aux islamophobes et aux racistes de droite et de gauche. En effet, des gens qui voient un 'complot islamiste' derrière chaque critique de la politique sioniste, ou derrière chaque femme voilée, ou qui font la chasse aux sans-papiers et aux Roms, ne sont pas qualifiés pour combattre le racisme d'un Dieudonné ou d'un Soral.

D'autres soutiennent le faux comique, en faisant par exemple le signe de la quenelle, par pure provocation, en pensant - à tort - qu'ils font de l'humour, ou en évoquant la 'liberté d'expression'. Tous se trompent lourdement, mais certains, espérons-le, sont récupérables. A condition bien sûr de ne pas poursuivre la politique stupide (mais est-elle calculée ?) et clairement contre-productive menée par Manuel Valls et François Hollande sur cette question.

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