10 septembre 2012

Le mal-logement tue à Saint-Denis. Il y a urgence à agir pour le logement dans nos quartiers populaires.

Communiqué du Front de Gauche Saint-Denis
(Photos GA St Denis)

Le mal-logement tue à Saint-Denis.  Il y a urgence à agir pour le logement dans nos quartiers populaires.

Malgré l’intervention et le courage des pompiers l’horreur n’a pu être empêchée : l’incendie d’un immeuble insalubre à Saint-Denis (rue Gabriel Péri) a fait deux morts et plusieurs blessés. Le Front de Gauche exprime ses condoléances aux familles endeuillées et son soutien aux dionysiens qui se retrouvent à la rue. Nous exigeons que ces habitants de l’immeuble insalubre qui a brulé soient relogées immédiatement par les autorités et que ceux qui n’auraient pas de papiers soient régularisés.

Cet événement n’est pas un « accident ». Il est le résultat de l’attitude de quelques « marchands de sommeil » qui louent des taudis aux plus pauvres d’entre nous et qui laissent se dégrader les immeubles les mettant sciemment en danger. Ceux qui se font de l’argent sur le dos des plus fragiles doivent être sévèrement sanctionnés.

Mais ce drame est aussi et surtout l’aboutissement de la crise du logement qui frappe le pays et spécialement la Seine-Saint-Denis depuis de trop nombreuses années. Déjà deux personnes étaient mortes en 2010 à Saint-Ouen, puis six l’année dernière à Pantin dans des conditions similaires.  Face au manque de logements sociaux et à l’inflation des loyers du parc privé, les travailleurs et les chômeurs de nos villes populaires n’arrivent plus à se loger. Ils sont obligés d’accepter ces taudis au risque de leur santé et parfois de leur vie.

Il faut rapidement en finir avec cette situation inacceptable et injuste. Si un Plan National de Rénovation des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD) existe bien, il ne concerne que quelques quartiers et ne répond pas à l’ampleur de la crise. Il est impératif que les moyens soient mis en urgence pour réhabiliter TOUS les immeubles insalubres et surtout pour reloger les mal-logés. L’hiver 2011-2012  a été marqué sur notre ville par une série d’expulsions qui ont laissé des dionysiens à la rue ou dans des conditions de logement très précaires. Cette situation ne doit pas se reproduire et le nouveau  gouvernement doit s’y engager.

Pendant la campagne électorale, le Front de Gauche avait défendu la création d’un grand service public du logement et fait plusieurs propositions pour répondre rapidement au problème du logement : augmentation rapide et massive de la création de logements sociaux mais aussi blocage des prix des loyers et réquisition des logements vides. Les moyens existent pour reloger les sans-logis et les mal-logés de Saint-Denis et d’ailleurs. Le gouvernement doit s’y employer dès maintenant. Cela ne s’accommode pas de l’austérité. C’est une cause nationale d’urgence.

Une loi doit tout de suite permettre à la puissance publique de se substituer sans délai aux propriétaires défaillants en cas de risques et de leur imputer les frais engagés. Assez des marchands de sommeil… 

Le Front de Gauche de Saint-Denis continuera de se battre auprès des mal-logés pour l’accès de tous à un logement pas cher et de qualité.

Le 9 septembre 2012.

Le point de vue d'Alain Bertho sur Médiapart:

(...) Les services d’hébergement d’urgence de l’Etat ne font pas face. Les résidents du 39 Gabriel Péri sont renvoyés sur le fameux « 115 » qui n’ouvre qu’à des hébergements provisoires d’une nuit dans un hôtel dont on ne connait souvent l’adresse que très tard dans la soirée.  Ceux qui sont allés à l’Hôpital sont refoulés, faute de papiers. On leur accorde une allocation alimentaire de 32 euros pour quatre jours. Demain, il auront des vêtements du Secours populaire et un repas du Secours islamique.

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